# Elle a peur du monde, elle est effrayée de voir à quel point une vie peut se terminer rapidement. Lorsqu'elle sort, elle est toujours extrêmement sur ses gardes. Elle a du mal à adresser la parole à un homme dans la rue, par exemple. Ou alors elle vérifiera son assiette sous toutes les coutures pour s'assurer que tous les aliments sont correctement cuits, ou que tout semble totalement comestible.
# Elle n'aime pas parler, s'adresser aux gens à l'aide de la parole est difficile pour elle. Elle a toujours su s'exprimer bien mieux par les arts, que ce soit la danse, la peinture ou la comédie. D'ailleurs, certains jours, elle n'ouvre pas la bouche. Certains jours elle n'est pas capable de parler tout simplement parce que pour elle c'est donner un peu de soi à chaque fois.. Après tout, on offre nos mots aux autres. Pour ces jours là, elle a un bloc notes, ce qui lui permet de communiquer tout de même.
# Par contre, lorsqu'elle entre dans la peau de l'un de ses personnage, toutes ces craintes et ses difficultés disparaissent. Elle devient tellement ce personnage qu'elle en parvient presque à s'oublier. Lorsqu'on la connait, si effrayée et timorée, la voir sur scène est presque incroyable.
# Elle a deux tentatives de suicide à son actif. Toutes deux à quelques semaines d'intervalle à peine. C'est après avoir tiré sur cet homme qu'elle a voulu mettre fin à ses jours, mais elle veut que cela reste secret. Même Nathanael, son petit ami, ne le sait pas.
# Elle connait les rudiments du langage des signes. Elle a commencé à apprendre quand ils ont déménagé à Cork. Ayant de plus en plus de mal à communiquer avec les autres, elle s'est dit que cela pourrait peut-être lui servir à l'occasion.

Linawenn n'a jamais vraiment été dans la norme. Elle a parlé beaucoup plus tard que la normale. A partir de six ans seulement. Non pas que cela montre une déficience, au contraire.. Mais jusqu'à l'âge de six ans elle n'avait pas trouvé utile de parler. Des parents sur-protecteurs, des parents trop riches. Elle n'avait qu'à poser les yeux sur quelque chose et elle l'avait. Pourtant, lorsqu'elle a ouvert la bouche pour la première fois, ses paroles -bien qu'hésitantes- furent très claires, elles s'adressaient à sa mère. "Je.. Je te déteste." Alors que les parents attendent souvent un "papa" ou un "maman" comme premier mot, Lin en avait décidé autrement. D'ailleurs, elle n'avait jamais compris comment elle avait pu prononcer ces mots. Elle n'avait même jamais compris comment cette haine envers ses parents était née, et elle n'a jamais réussit à trouver le moment où elle est apparue. C'était comme ça, c'était un fait que jamais elle n'arriverait à changer. Et ça lui a certainement fait autant de mal qu'à ses parents. Elle se pensait insensible, anormale, cruelle. Tous les enfants aiment leurs parents. Même certains enfants battus aiment encore leurs parents. Comment pouvait-elle les haïr alors qu'ils avaient toujours tout fait pour elle ? Elle a eu une enfance assez normale, elle a apprit à vivre avec les autres et non dans cette bulle de silence qu'elle s'était forgée étant plus petite. Seulement, elle a toujours été quand même un peu à part. Alors que ses amis aimaient faire la fête, elle préférait lire. Alors que ses amis allaient au cinéma, elle préférait s'entraîner à danser. Alors que ses amis voulaient boire un coup, elle préférait rester devant son miroir à répéter des textes de théâtre pour des auditions. Même si elle avait réussi à s'intégrer, elle n'y était jamais vraiment parvenu non plus. Elle était toujours en marge, toujours un peu à part. Toujours différente.


Ses rapports avec ses parents s'étaient dégradés. Elle avait dix-huit ans tout juste, et ne supportait plus de vivre avec eux, alors elle a déménagé. Cette décision lui a rappelé à quel point ça devait leur faire du mal de vivre avec une fille qui les haïssait, alors elle a tenté de se persuader que c'était mieux pour elle et pour eux. Mais au fond, elle savait que ça les avait brisé encore plus. Lorsqu'elle s'imaginait à leur place, elle se disait que ces douze ans d'indifférence de sa part, de haine de sa part, avaient dû être un calvaire.. Mais elle n'avait jamais réussi à apprendre à les aimer. Elle n'avait jamais réussi et ça l'avait rongé. Quelle genre de fille était-elle ? Un monstre, peut-être. Ou quelque chose du même style. Elle s'est installée dans un petit appartement de Wicklow, sur la côte est de l'Irlande. Elle n'était pas partie trop de loin de chez ses parents, ne voulant pas les blesser trop profondément en coupant tous les ponts. Parfois elle leur rendait visite, mais elles tournaient toujours court car ils n'avaient rien à se dire.. Ou plutôt, elle n'avait rien à leur dire. Elle n'avait rien envie de partager avec eux. Tout ce qu'elle voulait, c'était partir, toujours. Et elle se sentait tellement coupable de leur accorder si peu d'importance qu'elle pleurait souvent au volant de sa voiture, sur le chemin du retour. Trois ans plus tard, un soir, alors qu'elle venait de rentrer chez elle, elle a entendu un bruit dans le fond de son appartement. Elle s'est alors rendue dans la cuisine pour prendre le petit revolver que l'un de ces amis lui avait offert à son départ. On ne sait jamais, tu pourrais avoir besoin de te défendre, un jour, avait-il dit en riant. Elle se souvenait avoir levé les yeux au ciel. Mais ce soir là, elle avait cette intime conviction qu'elle devrait se défendre. Elle a entendu les pas se rapprocher, elle s'était caché derrière son plan de travail espérant que le type présent dans son appartement ne l'avait pas entendu.. Mais il est apparu, visage découvert et arme au point; et il la visait. Alors, sans réfléchir, juste avec l'envie de sauver sa peau, elle a levé les bras, tendant son arme vers lui et a tiré. Une fois, mais elle entendit deux coups de feu. Deux coups de feu qui changeront sa vie. Elle était restée accroupie, les yeux fixé sur l'homme. Il ne respirait plus. Elle n'avait pas réussi à bougé ne serait-ce que d'un millimètre, mais les policiers sont arrivés rapidement. L'un de ses voisins avait dû les prévenir. Lorsqu'ils sont arrivé, elle n'a même pas réussi à lever les yeux vers eux, sont regard horrifié était porté sur l'homme au sol. Elle n'arrivait même pas à se rendre compte de la balle logée dans son épaule et de la douleur. L'un des policiers s'est approché d'elle. Mademoiselle, il vaut mieux que vous sortiez, vous êtes blessée, il faut que l'on vous soigne. Elle n'a toujours pas bougée, son regard n'avait toujours pas changé de cible, les larmes silencieuses continuaient à dévaler ses joues. L'officier l'a alors saisie par les épaules et entrainé dehors pour l'éloigner de la scène. Elle l'a suivit docilement, le regard baissé. Il l'a amené jusqu'à une ambulance qui venait de faire son apparition dans la cour de son immeuble. Elle y est montée, muette. Les secouristes avaient beau lui poser des questions, elle était incapable d'y répondre. Elle n'arrivait à ouvrir la bouche. Parler lui semblait insurmontable. Une fois la balle extraite et au calme dans cette chambre d'hôpital, deux officiers sont arrivés. Ils ont posé des questions, elle fut incapable de leur répondre. Non pas qu'elle avait des problèmes de mémoire, loin de là malheureusement. Simplement qu'elle n'était pas capable de parler, ça lui semblait bien trop difficile d'exprimer tout cela à voix haute. Elle a attrapé une feuille de soin posée sur sa table de nuit, l'a retournée et a tendu la main vers les deux intrus. L'un d'eux a rapidement compris et lui a tendu un stylo. Elle a alors mis par écrit ce qu'elle venait de vivre.


Elle n'a pas réussi à se sortir l'image de cet homme, si proche d'elle, dont elle avait causé la mort. Elle n'avait pas pu s'empêcher d'aller à son enterrement, restant loin, simplement pour voir qui pouvait aimer cet homme qui avait pointé cette arme sur elle, cet homme qui lui avait tiré dessus. Pourtant, elle devait aller de l'avant. C'était ce que son psychologue n'arrêtait pas de lui dire. Mais ce n'était pas si simple, ce n'était jamais si simple. Quelques semaines après le drame, quelqu'un a sonné chez elle. Quelqu'un qu'elle ne pensait pas revoir un jour. Nathanael. Ils se sont observés durant quelques instants. Elle ne pensait pas qu'il puisse venir la voir. Elle s'est ensuite décidée à le laisser entrer. Lorsqu'elle a ramené des rafraichissement, ils n'avaient pas encore échangé un seul mot. C'est évidement Nathanael qui a brisé le silence qui commençait à se faire pesant dans la pièce. Je suis désolé. Alors que jusque là, elle se concentrait sur le fait de servir deux verres d'eau, elle s'arrêta dans son geste et l'observa. Je n'aurais pas dû te donner cette arme. J'ai été idiot. Je ne pensais pas que tu aurais à t'en servir. Après une grande inspiration, elle finit de servir le deuxième verre avant de reposer doucement la carafe à côté. Cela faisait une semaine qu'aucun son n'était sorti de sa bouche. Elle avait des périodes comme ça, où elle était incapable de parler. Pourtant, là, elle avait besoin de prononcer ses paroles à voix haute, pour qu'elles soient plus vraies, et qu'elles aient plus d'impact. Tu n'as pas à être désolé, Nath. Il m'a tiré dessus, si ça se trouve je ne serais plus là aujourd'hui. Ce n'était pas la faute de Nathanael, elle aurait dû hurler, déstabiliser le type, s'enfuir en courant et en priant. Pas le tuer. Elle aurait du l'intimider avec l'arme, pas l'utiliser. On passait son temps à lui répéter qu'elle n'avait pas eu le choix, pourtant, elle était persuadé d'avoir tué un homme qui n'aurait pas du voir sa vie se terminer si tôt. Je sais que tu te sens coupable. On m'a même dit que ça ne servait à rien que je vienne, parce que tu n'ouvrais pratiquement plus la bouche. Je sais que ça te ronge. Évidement qu'il savait, ils avaient été tellement fusionnels, en tant que meilleurs amis, puis en tant que couple, avant qu'elle ne s'en aille. Il la connaissait certainement mieux que quiconque. Et il connaissait sa fragilité. Sa sensibilité. Et il savait qu'elle se sentirait toujours coupable de la mort de cette homme. Car elle l'était, coupable. Elle avait tué un homme. Elle avait commit un meurtre, même si personne n'appelait son action comme ça. Même si personne ne le reconnaissait. Il l'a rejoint sur le canapé et l'a prise dans ses bras. Elle s'est laissée allé, parce que c'était ce dont elle avait besoin. Quelqu'un qui sache comment l'aider à surmonter ça, et Nathanael était la personne qui savait.


Ils se sont remis ensemble quelques semaines plus tard. Et puis, ils ont déménagés à Cork, cet appartement faisait faire des cauchemars au jeune couple. Tout semblait parfait, à part le fait que Lin' est tué un homme. Depuis qu'il était de retour, elle se sentait mieux, même s'il y avait certains jours où elle ne pouvait prononcer un seul mot. Elle avait un peu d'argent de ses parents, le temps qu'elle retrouve la force de trouver un emploi.

PSEUDO/PRÉNOM ▬ Princess K., Katharina. ÂGE/TRANCHE D'ÂGE ▬ 19 ans. PRÉSENCE ▬ Tous les jours. LIGNES/MOTS EN RP ▬ Lorsque je n'ai pas trop de temps, je tourne autour des trentes lignes, c'est à dire environ 600 ou 700 mots.. DÉCOUVERTE DU FORUM ▬ Je l'ai crée, honey DOUBLE-COMPTE ▬ Yop, avec Bomer . INVENTÉ/ SCENARIO ▬ Inventé ! .